LA PHILOSOPHIE VIBRATOIRE - première approche
Définition Générale
Dans nôtre vision , la sonothérapie s’insère dans l’horizon plus vaste de la philosophie vibratoire.
Cette démarche a pour but d’explorer les grandes questions existentielles de manière sensorielle et vécue . Au delà du seul langage conceptuel, mais sans renier la puissance structurante de l’esprit .
Elle fait dialoguer l’énergie sonore, la méditation, le yoga , les approches somatiques et l’étude de soi, pour ouvrir des portes sur une autre perception du réel et restaurer l’horizon du sens.
Elle propose d’explorer les états ressources de la conscience, conçue comme un phénomène vibratoire.
Son versant thérapeutique et transformateur n’est pas recherché pour lui-même .
Il découle naturellement de son versant existentiel et métaphysique.
Mais s’il est bien question de philosophie et pas seulement de vibration, il ne s’agit pas de penser pour penser.
Les concepts, pensées et échanges que cette philosophie propose, ou suscite, sont des structures de perception.
Comme des « lunettes » et extensions de nos cinq sens , pour développer un autre regard , plus ouvert et bienfaisant sur la nature des choses et la manière dont elle nous traverse.
Ces structures perceptives accompagnent l’être humain dans une expérience personnelle du champs de conscience et d’énergie universel , sous jacent au monde matériel.
Une expérience qui permet la mise en œuvre chez tout à chacun chacun d’un sentiment d’unité retrouvé avec un réel doté de sens, de fluidité, d’harmonie créatrice.
Lorsque on parle de sens, ici , cela ne renvoie pas fondamentalement à un discours, une interprétation ou une "histoire » , une signification logique , psychologique ou sociale.
Cela renvoi essentiellement à un sentiment conscient et intime qui émerge du dedans, sans « raison » , attente ou objectif externe.
Un mouvement par lequel la personne humaine se re-connaît , au delà de son humanité , dans ce qui est présent.
C’est un mouvement qui a pour vecteur une « sensorialité » particulière, sans image fixe ou définitive, ouverte à une expression libre et créatrice, car elle est elle-même issue d’un silence inaliénable.
La philosophie vibratoire cherche à encourager ce mouvement , sa compréhension et son intégration par le métabolisme et la psyché humaine.
En soi , elle n’invente rien mais réactualise, synthétise , protège et revivifie des traditions philosophiques millénaires en dialogue avec la science nouvelle qui s’élabore au delà du scientisme et du réductionnisme matérialiste .
Concrètement, elle propose des cadres de pratique et de reliance où chacun puisse expérimenter librement ce mouvement de reconnaissance et de ré-unification .
Elle rejoint ainsi le sens traditionnel de la philosophie : « amour de la sagesse »
Elle nous invite à entendre cette sagesse (Sophia) , à apprendre à lever les résistances qui nous empêche de nous y abandonner. En un mot , à l'aimer ( philo).
De quelle sagesse parlons nous ici ?
De la sagesse naturelle du vivant et des mystères de l’existence, pas seulement celle des hommes.
Une sagesse qui encourage l’humanité à ne pas se replier sur elle-même, dans l’oubli ou l’ignorance d’une intelligence active et présente au coeur même de ces cellules, bien au-delà du seul cerveau ou de la personnalité humaine.
Une sagesse universelle et pourtant irréductible à toute explication définitive.
La philosophie vibratoire tente d’apporter des moyens concrets pour apprendre à aimer cette sagesse , en nous et autour de nous.
En aidant à relâcher les mécanismes de résistance, de lutte et d’isolement qui nous en sépare.
En encourageant sa circulation naturelle et spontanée dans nos corps et nos esprit.
En favorisant l’accès à des réalisations et compréhensions à la fois précises , ouvertes et dégagées des conditionnements et violences faites à l’esprit humain.
En ouvrant aussi le dialogue et la réflexion commune autour de ces structures et cadres d’expériences.
Des cadres inspirés des héritages culturels, philosophiques, scientifiques et spirituels de l’humanité, en évitant toute complaisance avec une attitude dogmatique .
Cette philosophie reste un ensemble de pratiques et surtout une manière d’être au monde, aux milles visages, jamais installée, constamment en mouvement, respectueuse de la singularité de chacun.
Un sanctuaire contre les discours dogmatiques
L’universalité et la sagesse qu’elle tend à faire vibrer est située au delà de tout discours , idéologie, modèle normatif ou valeur.
Prendre appui sur l’énergie sonore et vibratoire semble alors évident .
Car l’énergie sonore ramène le langage, la pensée et les concepts fondateurs de l’ordre social à leur origine naturelle, métaphysique, a-sociale et a-morale, indicible.
La dimension vibratoire protège le mental des discours et des croyances, des contradictions et combats idéologiques et culturels du monde humain .
Elle dessine un sanctuaire qui maintien à l’abri de la violence que le mental s’impose à lui même, en voulant prendre le pouvoir sur la personnalité , sur les autres ou sur le réel au lieu de rester un médium, un outil , un moyen d’expression au service d’une réalité bien plus grande que lui.
C’est à la fois une démarche où le corps est appelé à se transformer de l’intérieur par ce qui l’anime et le constitue .
Et une activité de l’esprit , qui permet à l’homme de sortir de son identification mécanique à la vie matérielle, sociale, technique et psychologique.
Elle nous propose d'écouter en nous, par la vibration , la résonance d'une intelligence qui nous dépasse et , paradoxalement , nous constitue.
Retrouver une expérience nourricière des concepts
Les concepts philosophiques deviennent alors des balises.
Pour naviguer sur l’océan du réel et de son essence première, sans s’y noyer.
Dans leur lien au dialogue et au questionnement philosophique, ils permettent d’ouvrir, de susciter ou de re-connaître un champs d'expérience et de réception de l'universel qui soit porteur d'équilibre.
Un équilibre entre la rencontre de l'unité sur un plan absolu et le développement de l'individualité sur un plan relatif.
Car ils sont au service de l’écoute précise et attentive de ce qui est.
Ils tentent de suivre les contours mouvants du réel , sans préférence ou jugement définitif, insécurisant et excluant.
La justice juge , la science explique , la philosophie tente ,elle, de comprendre ce qui est.
Entendons par là aussi , de s'inclure , de se comprendre dans ce qui est , comme partie intégrante de cette sagesse du vivant que nous évoquions.
Les concepts philosophiques sont les gardiens et le véhicule de cette compréhension, à la recherche d'une universalité, inclusive.
Ils retrouvent ainsi leur nature première : offrir un contenant pour la réception d'une expérience, et son intégration dans nos vies.
Le mot concept vient du latin conceptus : « action de contenir, de recevoir ».
Il est très intéressant de noter ces deux notion complémentaires, souvent oubliées , « contenir » et « recevoir » , sont à l’origine de la notion même de concept.
Comment recevoir la vie sans être contenus , rassemblé avec nous- mêmes, sécurisés , inclus dans des limites justes et respectueuses de ce que nous sommes ?
Aujourd’hui , de nouvelles formes de sensibilités apparaissent et se développent, ou, en tout cas , deviennent de plus en plus « visibles ».
On parle par exemple désormais de la neuro-atypie , qui rassemble des profils différents :
hyper-sensibles , empathes , hyper-actifs , h.p.i …
De nombreux êtres humains dotés d’une perception et d’une intelligence émotionnelle différente et, en marge , ont besoin d'être « contenus », « reçus », structurés de manière « non-violente », avec des principes à la fois clairs , justes et capables de pouvoir laisser leur sensibilité s'exprimer pleinement.
Pour apprendre aussi à discerner , dans le flux parfois intense de leurs ressentis, de leurs émotions, de toute une partie de leur intelligence totalement ignorée du système éducatif, à part dans certains pays pionniers.
In fine, ce besoin de structuration, de compréhension et de reconnaissance de la sensibilité humaine est présent chez tout à chacun et émerge comme de plus en plus impérieux et urgent au coeur de nos sociétés.
La pensée et les concepts philosophique permettent de « nommer » une expérience .
L’acte de nommer contient une énergie cruciale .
Celle de reconnaître l’existence et la dignité d’une expérience .
Lorsque l’on baptise un enfant, on le reconnaît dans sa dignité, on l’amène à exister pleinement .
Ainsi l’enjeu de la pensée conceptuelle est aussi de donner un visage et un droit à des expériences ignorées , parfois méprisées , rejetées car elles ne rentrent pas dans les moules de « l’intérêt commun » ou simplement parce qu’elles sont inédites .
Passons- nous du temps à écouter, à accueillir, à nommer et à sculpter les concepts qui nous on été inculqués ?
Nous donnons- nous le droit de les retravailler, de leur redonner une apparence et un sens dans lequel nous sommes capable d’« entrer », de nous comprendre, de nous reconnaître ?
Que nous le voulions ou non, les concepts sont des réalités vivantes , liés au langage , aux images, à la perception, à l’activité neuronale certes, mais aussi à l’intelligence corporelle dans son ensemble.
Ils contiennent des schémas entier de vie et de comportement, renferment en eux des mécanismes corporels et psychiques, des paysages biologiques qui se prolongent jusque dans les profondeurs de nos cellules.
Si nous ne les revisitons pas personnellement , leur fréquence vibratoire reste étrangère à ce que nous sommes et agit de manière automatique en nous, souvent comme un simple conditionnement qui maintien le système nerveux et toute la psychologie en adaptation ,en alerte ou en défense, en tout cas en tension.
Alors , par exemple , nous voulons parfois « gagner du temps » ou nous avons souvent le sentiment , d’être comme pressurisés, de "devoir » faire la course, de ne pas avoir « assez de temps », à la manière de nos parents , de nos éducateurs, de notre entourage.
Peut -être car nous n’avons pas ré-investi la vibration du concepts de «temps », de « devoir », de « besoin », dans notre chair .
Il est donc crucial de développer la pensée, au delà des mécanisme mentaux de la seule réflexion et des conditionnements générationnels et sociaux-culturels
Mais cette pensée doit être incarnée, vibrante, découler de la vie organique de la conscience. Sinon elle se retourne contre soi.
Penser ne consiste pas à réfléchir sans cesse pour en oublier la vie.
C'est un moyen de vivre la vie , à pleine dents , sans se laisser dévorer par ce qui menace sa fluidité, son innocence et son potentiel infini.
Il est selon nous dangereux aujourd'hui de céder à la mode ambiante qui rejette la philosophie, la pensée et l'intellect au non d'une critique du mental.
Cela nous mets à la merci des rapports de domination et de manipulation , aussi bien que du caractère de plus en plus « débilitant » des structures politiques , sociales et informatives.
Dans le monde des soins vibratoires, cela empêche également d’accéder à une compréhension du plein potentiel de l’énergie sonore, qui est le véhicule d’une intelligence de la nature et de l’esprit dont les « instruments » ou « fréquences » ne sont , en quelques sorte, que des ambassadeurs.
Vers une métamorphose de la perception
A mi chemin entre l'échange philosophique, la méditation et la sonothérapie , la philosophie vibratoire se focalise sur le potentiel d'éveil simultané de la conscience et du corps dans ses vertus à la fois libératrices et naturellement équilibrantes.
Grâce à un dialogue attentif et une synergie entre les traditions et les approches alternatives de l'ère moderne, elle propose une enquête sur la nature de la réalité et le sens concret que chacun peut y trouver en mobilisant son corps et son esprit.
Ce travail permet de ramener la pensée dans le corps et d’élever le corps vers une pensée reliée, en phase avec l’univers, plus détachée du conditionnement des héritages trans- générationnels, des dogmes ou de la peur.
Si elle ne se contente pas d’être une pilule de plus dans le supermarché du bien être et du développement personnel, la sonothérapie peut ainsi contribuer à la transformation de notre « être au monde » , individuel et collectif :
S'appuyer sur l'expérience vécue de la vibration pour cultiver « l'amour de la sagesse ».
Honorer le mystère protecteur , l'unité et le silence qu'elle apporte dans nos vies.
Des dimensions qui sont sources de compréhension, de fluidité, d'harmonie et de "relâche ", comme l'avaient très bien compris de nombreuses traditions et pratiques millénaires, que la sonothérapie moderne ne fait que ré-actualiser.
Proposer des espaces qui contribuent à délier les résistances entravant la circulation cette sagesse dans nos corps et nos esprits.
Ramener le "thérapeutique" à son fondement premier, au delà de la technique et de l’obsession marchande du « bien-être »
Diffuser peu à peu les moyens d’une métamorphose de la perception qui puisse être accessible à chacun et devenue aujourd’hui assez urgente.
Car on l'oublie encore si souvent: "percevoir", "contempler", "écouter", "sentir", "penser", "rêver", et même rejoindre le monde du "sommeil" , n'ont rien de "passif" ou d'improductif".
Ce sont de puissantes ressources, créatrices et réparatrices, dans un monde saturé d'actions, de stimulations, d'informations et de vitesse.
Malheureusement elles sont encore méprisées , oubliées ou fuies.
D’abord parce qu'elles représentent des dangers pour l'ordre établi en nous et autour de nous .
Aussi, parce qu’elles sont parfois vécues comme complexes, ennuyeuses, taboues voire effrayantes, pour ces parts intérieures de nous-mêmes qui tentent désespérément de trouver la sécurité, le contentement et le bonheur, dans des objets ou situations extérieures.
Pourtant , lorsque le bruit du monde se tait, lorsque nous nous retrouvons face à nous-mêmes, où trouvons-nous un horizon de liberté et d'équilibre, si ce n'est dans le regard intérieur que nous posons sur le réel ?
Gwenn Guery pour la voie du son
janvier 2024
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